C’est en tout cas ce qu’affirment bon nombre de personnes, quand je leur dis que j’écris des autobiographies.
Une nonagénaire qui raconte ses souvenirs d’enfance à ses arrière-petits-enfants pour qu’ils découvrent le vingtième siècle autrement, ego surdimensionné ?
Des enfants qui demandent à leur père d’écrire ces fameuses anecdotes qu’il distille pendant les repas de famille pour qu’elles ne se perdent pas, ego surdimensionné ?
Une femme atteinte d’une maladie chronique qui témoigne et montre aux malades et à leurs proches comment vivre avec, ego surdimensionné ?
Un couple qui veut garder un souvenir émouvant et impérissable de son mariage et offrir ce récit à ses invités, ego surdimensionné ?
Des grands-parents qui expliquent l’histoire familiale à leurs petits-enfants, ego surdimensionnés ?
Les narrateurs pour qui j’écris n’ont généralement rien vécu d’« extraordinaire ». Ils ne cherchent pas à vendre des livres. Mes narrateurs veulent simplement partager un bien précieux, qui pourrait disparaître avec eux. Ils veulent expliquer, aussi.
Derrière tout cela il y a, je crois, la difficulté d’exprimer à ses proches l’amour qu’on leur porte. Pour beaucoup, cela ne se fait pas, ce serait maladroit.
Pour écrire son autobiographie, il suffit d’avoir envie de transmettre, et juste un peu de générosité.
L’autobiographie, pour les ego surdimensionnés… vraiment ?